NEVIAN janvier 2018
Initialement prévue à Villesèque les Corbières, la rando s’est déplacée à Névian cause météo.
Une balade de 14 km autour de Névian ( à deux pas de chez moi !) mais comment est ce possible??? J’étais curieuse de voir ça !
Joli parking RV derrière l’école où se retrouvent Dominique et les deux marcorigna-niais pour attendre le reste de la troupe qui tarde un peu.
C’est tout simplement notre doyenne qui les a un peu retardés : figurez vous qu’elle a joué les Fangio et mis sa voiture au fossé. Heureusement toujours aussi costauds les godillots ont remis la voiture dans le droit chemin.
Pendant ce temps notre guide, discrètement, nous attend un peu plus loin.
Nous commençons par suivre la voie ferrée. Un train nous salue même par un coup de klaxon ainsi que trois oies qui, elles, cacardent à tue-tête : de vraies chiennes de garde !
On quitte la voie ferrée pour emprunter un sentier qui va s’enfoncer dans la pinède.
Le ciel bleu nous donne un peu d’optimisme car il fait froid. Christine en profite pour mettre la capuche.
Début de floraison des amandiers sauvages : toujours aussi surprenant cette floraison précoce pour les gens dits « du Nord » ( il faut dire qu’ici le Nord commence à Avignon!)
Première pause…technique. Puis nous allons arpenter ces petites collines neviano-montredonaises un peu dans toutes les directions si bien que, pour ceux qui n'ont aucun sens de l’orientation ( comme moi !) , le parcours est jalonné de surprises.
Vue sur Névian ( on reconnait la cave coopérative) et dans le fond Marcorignan.
Un peu plus loin, nous apercevons la Route Nationale 113 : cette voie reliant Narbonne à Toulouse existait déjà sur les cartes de Cassini à partir de relevés établis entre 1769 et 1778 : Certains y voient une réminiscence de la Via Aquitania.
J’aurai bien aimé trouvé des infos sur cette ruine romaine ( ou romane ) que l’on voit bien depuis la RN 113, datant à coup sur d’avant 1995 après JC …
Au passage, premiers genêts scorpion (ou épineux) en fleurs : on a presque envie de leur pardonner leurs piquants !
Et ça papote…
Agréable passage à travers la pinède ( La Fédane )
Le sentier est bordé par un groupe de Camélées à trois coques (Cneorum tricoccon). Cet arbrisseau méditerranéen à feuilles alternes persistantes, à petites fleurs jaunes au parfum subtil arbore des fruits rouges caractéristiques formant trois coques qui lui ont valu son qualificatif. Sur la photo on observe fleurs et graines mais pas de fruit.
C’est un très vieil arbuste dont les premiers spécimens remontent à une bonne soixantaine de millions d’années.
La belle écorce de ces troncs jumeaux de pins d’Alep valait bien une photo non?
Courte descente jusqu'à la D524 qui relie Névian à la RN113.
Plusieurs découvertes intéressantes :
une éolienne de pompage : Les éoliennes de pompage ou éoliennes à eau ont pour but de pomper de l'eau et de la remonter. Elles transforment l'énergie cinétique du vent en énergie mécanique. Un type particulier est l’élolienne de Bolée déjà observée lors d’une randonnée au domaine du Roueire près de Quarante le 31 janvier 2012 .
https://www.cc-sud-herault.fr/culture/service-educatif/domaine-de-roueire/
Un pigeonnier. En raison de sa grande taille, il a du abriter une belle communauté de volatiles.
Sur ses murs on distingue une inscription que les années n’ont pas complètement effacée « NON à CASTERA » , ce qui permet à Jean de nous évoquer les luttes vigneronnes des années 60-70
Avant de traverser la route nous découvrons un coin pique-nique mais l’heure du repas n’a pas encore sonné !
Le sentier alterne montées et descentes, ce qui nous permet d’avoir de beaux panoramas sur la vallée de l’Aude : ici Névian et Raissac
Les romarins ayant bénéficié du soleil et de la pluie de janvier ont des floraisons exceptionnelles cette année. Aussi Pierette en cueille quelques brins pour aromatiser son l’huile d’olive.
Avant de poursuivre la balade, voici deux découvertes qui méritent quelques commentaires.
Cette douille abandonnée semble toute neuve. Carton rouge pour celui qui a oublié de la récupérer !
Un peu plus loin , une belle auge pour que les vilaines grosses bêbêtes noires qui font des dégâts partout ne manquent pas d’eau. En hiver on leur apportera aussi du maïs. N’est ce pas illogique de nourrir et d’abreuver des animaux dont on veut réduire la population?
Surprise : une fleur de ciste cotonneux nous fait croire que le printemps arrive !
Au loin on aperçoit une capitelle et au cas où nous serions un peu égarés quelqu’un a écrit FRANCE sur le sol. Mais Alain connait le secteur comme sa poche et c’est presque les yeux fermés qu’il nous conduit !
Ce petit chemin qui sent le romarin ... ce petit chemin nous donne un peu faim...
Et nous revoilà au dessus de la RN113 , face au chantier du futur pôle santé de Montredon. Les Algéco multicolor ressemblent à des légos suggère poétiquement J.J.P. (Jeune Jovial Président ) !
A l’horizon se découpent les éoliennes du parc éolien de Névian qui comme leur ancêtre vue plus haut vont produire grâce au vent de l’énergie mécanique qui sera transformée cette fois en énergie électrique. On en compte 18 sur la photo, il y en a 21 au total. Un des plus grand parc de l’Aude.
Nous contournons le hameau des Cauqueillères pour aborder le sentier qui nous conduira au Pech de La Bade. Après on mange ! Promis ! Juré ! Il est midi passé et les estomacs rouspètent !!
Ça monte , on s’arrête , on souffle, ça monte à nouveau … Arrivés au Pech , nous jetons un coup d’oeil rapide sur les deux tables d’orientations : La vue est à 360 °. Magnifique !
Juste le temps de faire un zoom coté Marcorignan et mon APN m’indique que la batterie est épuisée. Sa remplaçante est au fond du sac à dos ! On fera l'échange au moment du repas.
Alain nous a réservé un petit coin à l’abri du vent pour le casse-croute ! Nous restons malgré tout bien couverts et le petit remontant de Christine en fin de repas est le bienvenu.
il nous faut cependant songer à repartir à travers la garrigue pour environ 6 km.
C'est la dernière difficulté? …non l’avant dernière...
Après la poésie de Beaudelaire …voici la chanson de Ferrat :
"Avec leurs mains dessus leurs têtes
Ils avaient monté des murettes
Jusqu'au sommet de la colline
Qu'importent les jours, les années
Ils avaient tous l'âme bien née
Noueuse comme un pied de vigne"
Au loin une vigne apparait tout en blanc : c’est la fausse roquette qui lui fait comme un manteau de neige. Puis c’est un rucher … Pauvres abeilles qui affrontent tant de fléaux depuis plusieurs décennies : pesticides , varroas, frelons asiatiques et même un protozoaire venu d'Asie du nom de Nosema ceranae. Le miel devient une denrée rare et .. chère.
Et voilà la voie ferrée… la randonnée est terminée.
Nous avons fait au moins 14,6 km autour de Névian. J’en suis encore toute espantée !
Merci à Alain, Vicomte de Névian et à Seigneur Jean de Montredon.
Texte et photos ( les dernières un peu ratées cause trace sur objectif ) de la marcorigna-niaise.